La Soie

Mythes et légendes de l’origine de la soie

Le cocon d'où est tiré le fil de soie.

La soie resta si longtemps un mystère que les nombreuses civilisations qui la découvrirent, notamment grâce aux routes de la soie qui parcourent l'Eurasie, inventèrent maintes légendes à son propos.

Les légendes persanes[réf. nécessaire] rendent compte de l'apparition du premier couple de vers à soie, éclos sur le corps de Job, alors attaqué par la vermine.

Par ailleurs, les écrits de Confucius et la tradition chinoise2 racontent qu'au xxviie siècle av. J.-C. un cocon de ver à soie serait tombé dans la tasse de thé de l’impératrice Leizu. Voulant l'extraire de sa boisson, la jeune fille de quatorze ans aurait commencé à dérouler le fil du cocon. Elle aurait alors eu l’idée de le tisser. Ayant ensuite observé la vie du bombyx du mûrier sur recommandation de son mari, l'Empereur Jaune Huangdi, elle aurait commencé à enseigner à son entourage l'art de son élevage, lasériciculture. Depuis, la jeune femme reste dans la mythologie chinoise comme déesse de la soie.

La soie aurait ensuite quitté la Chine vers l'Inde dans la chevelure d’une princesse promise à un prince de Khotan[réf. nécessaire]. Cette dernière, refusant de se priver de l’étoffe qu'elle adorait, aurait enfreint l'interdiction impériale d’exportation de vers à soie.

Si la soie est rapidement exportée vers des pays étrangers, la sériciculture demeure un secret soigneusement conservé par les Chinois. Les autres peuples inventent alors diverses origines à ce tissu merveilleux. Ainsi, plus tard dans l’Antiquité, les Romains, grands admirateurs du tissu, restaient persuadés que les Chinois récupéraient le fil sur les feuilles des arbres3. C’est par exemple ce qu’affirmait Pline l'Ancien dans son Histoire naturelle4 ou Virgile dans les Georgiques.

L'exclusivité chinoise

Apparition de la soie

En fait, il n’est pas possible de dater précisément l’apparition du tissu. Le plus vieux fragment de soie découvert en Chine date de -25701D'autres fragments ont été retrouvés dans les tombes royales de la dynastie des Shang qui régnèrent du xviie – xie siècles av. J.-C.5.

L'exclusivité chinoise de l'usage de la soie semble cependant toute relative. En effet, des découvertes récentes dans la Vallée de l'Indus (à Harappa et à Chanhu daro), entre l'Inde et le Pakistan actuels, laissent à penser que la civilisation qui y vivait (2800 à 1900 av. J.-C.) connaissait et maîtrisait déjà l'usage de la soie[réf. nécessaire].

En Chine, l’usage quotidien de la soie ne semble réellement prendre son essor que sous la dynastie des Han, c’est-à-dire deux siècles avant notre ère. À cette époque, la Chine a déjà perdu son secret puisque les Coréens, les Japonais, et plus tard les Indiens, parvinrent à le découvrir. Des allusions au tissu dans l'Ancien Testament montrent qu’il était connu dans l'Ouest de l'Asie aux temps bibliques6. Les spécialistes pensent que dès le iie siècle av. J.-C., les Chinois avaient mis en place un réseau commercial visant à exporter la soie vers l'Occident6. Elle était par exemple utilisée par la cour de Perse et son roi Darius III lorsqu'Alexandre le Grand fit la conquête de cet empire6. Bien que la soie fût diffusée rapidement à travers l'Eurasie, sa production resta pendant trois millénaires l'exclusivité de la Chine (avec l'exception du Japon).

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